So far away... Somewhere: 2013

Nous avons posé les pieds sur le sol français le 27 Mai dernier et tout s'est très très vite enchaîné, comme si nous rentrions tout simplement de vacances d'été. Bizarrement, nous n'avons pas immédiatement ressenti un grand décalage...

Donc, on s'octroie une petite semaine (ou deux) pour visiter les familles, les amis, faire le tour des bons plats culinaires FRANCAIS, des bonnes bouteilles et surtout pour mettre au point le retour au boulot... Nous passons des heures à raconter des anecdotes, à bavarder, à raconter toutes les choses extraordinaires que nous avons vécues ou vues. Nous avons des milliers de photos à montrer, on se rend compte qu'on a réalisé un voyage génialissime, quelque chose de précieux et d'indélébile.

Ca fait du bien de partager ces moments avec vous !

Mais on revient à la réalité quand on apprend qu'on repart en Normandie, et à 300 km l'un de l'autre... On est déçus, dégoutés. La Cotentin est une bien belle région de France mais on pensait repartir vers des endroits un peu plus chaud... Maintenant il faut y retourner. Honnêtement, sans exagérer, c'est un drame sentimental, un tsunami anéantissant notre joie de revivre en France... (Devinez qui rédige...)

Pas le choix, on évite de stagner, on y va. C'est l'été d'abord. Mais en Normandie, c'est tout juste l'hiver : la pluie, la pluie, la pluie... Dans le malheur on arrive à trouver des points positifs. Nous retrouvons une région que l'on connaît (et avions appréciée quand même), et surtout nos amis Cherbourgeois, ça fait aussi bien plaisir !

Les mois passent, la vie reprend son cours à une vitesse inimaginable. J'en reviens pas ! Nous voilà de nouveau et de toute évidence dans un "quotidien" au schéma très "classique", le même que 8 mois avant : boulot, cantine, piscine, pluie, cuisine, supermarché, lessive, resto du vendredi soir, ciné le dimanche soir, apéro le samedi, sortie vélo, etc... !!!

Après une telle aventure, on trouve que nos journées sont lamentablement "banales"! Mais après tout c'est comme ça la "vraie" vie. Admettons plutôt que c'est une façon sage de faire sa vie, car tout est une question de choix..! Et nous, allons nous nous installer dans ce schéma socialement parfait ou repartir ?

La première semaine de reprise au boulot est mémorable. J'assiste à ma première réunion sur le projet "des boues" (mouais ça fait rêver...) le mardi, la réunion de coordination de projet qui a lieu toutes les 2 semaines. Je vous fais le topo. Déjà, réunion planifiée de 14h à 16h, donc évidemment on commence quand tout le monde est installé, c'est à dire 14h20 environ. Les gens arrivent les uns après les autres, prennent bien sûr le temps de serrer les pinces, de prendre le café, de raconter leur soirée, et tutti cuanti... Ah une bonne réunion à la française !! Parce que, attention, c'est tout à fait normal, il n'y a que moi qui m'étonne. Bon, au cours de la réunion je ne comprends pas grand chose car je ne connais pas tous les tenants et les aboutissants, mais on est quand même restés bloqués sur une nomenclature de vannes pendant 1/2 heure ! Un sujet passionnant ! Je suis abasourdie, impossible de m'intéresser, je n'ai que ces 2 questions qui trottent dans ma tête : "Qu'est-ce que je fais là ?" et "Mais je m'en fous de leurs vannes ? "

Ah, et aussi : "c'est quelle heure ? ". Nous sommes quittes à 16h45 !

A partir de ce moment là on commence à gamberger... Le voilà le retour à la réalité, le décalage auquel on savait qu'on allait être confrontés. En effet, les priorités sur Terre varient tellement entre chaque continent, chaque pays, chaque peuple. On a tous une idée de la différence des richesses dans le monde, quand on approche cette différence (avec nos yeux de touristes) on a une réflexion différente sur l'humanité, et sur les choses importantes dans la vie...

En dehors de cet aspect là, c'est sûr que de se retrouver tout d'un coup les fesses sur une chaise pour réfléchir intelligemment après 8 mois passés dans la nature ... Ben ça fait mal !!! Mais pas qu'aux fesses !

Ca n'a donc pas été la meilleure chose à vivre que de se remettre dans la vie active (genre mettre des chaussures de ville...). Imaginez en plus à Gournay-en-Bray dans le pays de Bray (c'est en Normandie et oui ça existe bien).

On a du patienter 7 mois et accepter que nous étions dans une situation passagère et enfin...

Après tant d'efforts de patience... Décembre 2012 nous sommes "mutés" dans la région grenobloise ! C'est un très bonne nouvelle.

Quand même, tous les jours (ou presque), nous repensons à l'endroit où nous étions "il y a un an" ! Puis revoir les photos de temps à autre, rencontrer quelqu'un qui s'interesse à notre périple, en discuter, en re-re-discuter, on ADORE !

Voilà quelques clichés depuis notre retour en France, beaucoup moins exotiques..! Mais notre belle France nous avait quand même manquée un petit peu.